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Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), formé en 1978 par Abdullah Öcalan, est une organisation armée se présentant comme un mouvement de guérilla qui revendique l’indépendance des territoires à population kurde se situant entre la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak.
Placée sur la liste officielle des organisations terroristes de la plupart des pays Occidentaux, dont la France, depuis plus de 10 ans, le PKK s’est alors subdivisé en quatre entités : Le PRD pour la Turquie, Le PYD pour la Syrie, Le PÇDK pour le Kurdistan irakien et le PJAK pour l’Iran, ainsi que d’autres « officines », de sorte à échapper à leur membre toute interdiction de territoire.
En plus de ses activités terroristes, le PKK est largement suspecté d’être financé par le trafic de drogue et le racket. Plusieurs exemples viennent confirmer ces doutes.
En août 2008, Nedim Seven, qui était le trésorier du PKK, avait été arrêté en Italie et extradé vers la France qui avait émis un mandat d’arrêt international contre lui.
À l’occasion de cette arrestation, des experts turcs du contre-terrorisme ont fourni aux policiers français, un dossier sur le trafic de drogue organisé par et pour le PKK.
Selon ce dossier, la drogue provenait d’Irak et était transportée jusque Frankfort par divers moyens, avant d’être diffusée dans toute l’Europe. L’argent provenant de la vente des stupéfiants était ensuite réexpédié vers les différentes entités liées au PKK.
Également, Abdullah Baybasin, qui contrôla jusqu’à 90 % du trafic d’héroïne au Royaume-Uni pendant 20 ans et qui fut condamné pour ce motif à 22 ans d’emprisonnement, ainsi que son frère, Huseyin Babasin, condamné à perpétuité, également pour trafic d’héroïne par la justice néerlandaise. Selon le journaliste britannique Jason Bennetto, l’argent de ce trafic servait à financer le PKK.
Sakine Cansiz
Son nom de code était « Sara ». Elle faisait partie des cadres fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Sakine Cansiz a été retrouvée morte avec deux autres militantes dans un appartement parisien, jeudi 10 janvier. Chacune a reçu une balle dans la nuque.
Sakine Cansiz a 20 ans quand elle participe, en 1978, à la fondation du PKK, à Lice, non loin de sa région natale. Ils ne sont pas très nombreux, mais il y a aussi Abdullah Öcalan, le « grand chef » du PKK aujourd’hui emprisonné à l’isolement sur l’île d’Imrali, en mer de Marmara, Turquie, depuis 1999.
En 1979, elle est arrêtée. Elle est emprisonnée à Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien.
Entre-temps, en 1984, l’organisation marxiste-léniniste prend les armes contre Ankara. Le conflit fait plus de 45 000 morts.
Sakine Cansiz sort de prison en 1991. Elle recommence à militer clandestinement. Elle combat activement au sein des rangs du PKK dans le sud-est de la Turquie. Elle passe aussi au camp d’entraînement dont dispose à l’époque le mouvement dans la plaine libanaise de la Bekaa.
En 1992 ou 93, selon les sources, Sakine Cansiz part en Allemagne. Une importante communauté de travailleurs turcs y vit. Elle organise les activités du PKK, toujours sur les instructions d’Abdullah Öcalan.
Les deux autres militantes kurdes retrouvées mortes avec elle était moins connues. L’une d’elles, Fidan Dogan, 32 ans, était la représentante en France du Centre d’information du Kurdistan, une vitrine du PKK, et membre du Conseil national kurde, une autre organisation de la nébuleuse kurde.
Selon Dorothée Schmid, la directrice du programme Turquie à l’Institut français des relations internationales, Sakine Cansiz et Fidan Dogan se trouvaient toutes les deux sous surveillance policière.
Organisations « narcoterroristes » à la solde de l’Occident ?
L’assassinat de ces trois activistes kurdes intervient alors que nous sommes sur le point de publier un dossier sur l’instrumentalisation d’organisations narcoterroristes par des puissances occidentales, en particulier l’UCK (Armée de libération du Kosovo) et le PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan), une ramification du PKK qui tente de déstabiliser l’Iran par des attentats sanglants.